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14 décembre 2010 2 14 /12 /décembre /2010 15:00

 

La situation énergétique du Continent africain

par Altide CANTON-FOURRAT, enseignant-chercheur

Le continent africain constitue, aujourd’hui, une zone vierge à la prospection[1]. Les réserves énergétiques sommairement prouvées représentent, pour le pétrole, plus de 8 % des réserves mondiales et pour le gaz, environ 8 % des réserves mondiales de gaz[2]. Les statistiques gouvernementales américaines[3] place l’Afrique au troisième rang mondial, avec des réserves de pétrole de 77.4 milliards de barils, après le Moyen-Orient, 685.6 milliards de barils et l’Amérique du Sud, 98.6 milliards de barils. Ce continent occupe le quatrième place des réserves mondiales de gaz avec 418.2 milliards de barils, après le Moyen-Orient, 1979.7, l’Europe de l’Est, 1964,2 milliards de barils et l’Asie et l’Océanie pour 445,4 milliards de barils. Ce constat invite les acteurs de la filière pétrolière et gazière mondiale à fonder, à raison, de grands espoirs sur ce continent. En outre, les 6 % des réserves mondiales de charbon que détient l’Afrique pourraient permettre la satisfaction de la consommation durant les 200 prochaines années.  Le rapport annuel de l’OCDE place le continent africain au quatrième rang avec 20 % des réserves mondiales d’uranium, après l’Australie (23 %), le Canada (12 %) et les Etats-Unis (7.5 %). L’uranium est principalement situé en Afrique du Sud, au Namibie et au Niger. Ce potentiel énergique plus qu’honorable n’a pas empêché le classement de ce continent en « zone exempte du nucléaire »[4].  En outre, le continent africain possède un potentiel en énergies renouvelables de plus de 1000 fois supérieur à ses besoins énergétiques[5].

 

En 2001, 87,5 % des découvertes d’hydrocarbures réalisées dans le monde l’ont été en Afrique ? En 2004, la production pétrolière africaine, qui représente 20 % de l’économie du continent, était supérieure à 430 millions de tonnes, soit 11.7 % de la production pétrolière mondiale. En outre, ce continent demeure la seule zone dans le monde où émergent encore de nouveaux Etats pétroliers.  Si les recherches énergétiques attirent la convoitise générale, la prospection et l’exploitation des hydrocarbures demeurent la priorité générale, particulièrement le pétrole et le gaz.  Combustible liquide à haute teneur énergétique par unité de masse, le pétrole représente, malgré le développement d’autres sources énergétiques, 36.5 % de la consommation mondiale de l’énergie. Le gaz naturel se place en troisième position, avec 23.3 %, après le charbon qui constitue 27.9 %. L’énergie nucléaire n’arrive en cinquième position avec 6 % après l’hydraulique, 6.3 %. La production d’électricité qui représente 38 % de besoins énergétiques des pays du Nord (14 % de la consommation mondiale)  est assurée par l’énergie nucléaire. Les  hydrocarbures représentent donc 60 % de la consommation mondiale. Quasiment inexploitées, les réserves africaines en hydrocarbure sont perçues comme une réponse au futur énergétique mondial.

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[1] Dubois S. Les hydrocarbures dans le monde, Etat des lieux et perspectives, Ellipes, 2007.

[2] Gallez Caroline, Afrique et énergie : environnement, développement et transfert de technologie, Liaisons Energie Francophone,  Revue 2007, n° 74 p. 68 s.

[3] Rousselet G., Le pétrole et le gaz dans le monde, AEDIS Editions, 2ème trimestre 2005.

[4] Le Traité de Pelindaba, additionné de ses trois protocoles, signé le 2 aout 1995, s’appuie particulièrement sur la résolution n° 3472 B de l’Assemblée générale des Nations Unies, en date du 11 décembre 1975. Cette dernière précise : « …que les zones exemptes d’armes nucléaires constituaient l’un des moyens les plus efficaces d’empecher la prolifération tant horizontale que verticale des armes nucléaires ». En réalité, ce Traité ne se contente pas d’ériger l’Afrique en zone exempte d’arme nucléaire. Il a fait de l’Afrique une zone inaccessible à l’Energie nucléaire.

[5] Danielo Olivier, L’autonomie énergétique de l’Union africaine grâce aux énergies renouvelables, Natura Vox, 15.07.2009, http://www.naturavox.fr/L-autonomie-energetique-de-l-Union-africaine-grace-aux-energies-renouvelables.htm l

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